Espace blanc 5e édition

Un événement hivernal multidisciplinaire prend d’assaut Rimouski
Résidence de création 24 janvier > 10 février
Diffusion 11 février > 12 mars

Une initiative de Caravansérail sous le commissariat de Marie-Hélène Leblanc

avec :

MAXIME BISSON, performance et installation à différents endroits de la ville
SYLVAIN CABOT, bande dessinée, Le Bien, le Malt
JOSEPH KIEFFER, installation de girouettes, village de pêche blanche
ANNE-MARIE OUELLET, intervention et installation à la Cité des achats et en vitrine à Bétonel Dulux
ROBIN SERVANT, installation sonore avec motoneige, Carrefour Rimouski
CHRISTOPHER VARADY-SZABO, sculpture et installation en neige, Parc Beauséjour
COLLIN ZIPP,  installation vidéo, salle d’exposition de Caravansérail
KLONDIKE, collectif, 6 projets d’art audio, sentier de glace du Parc Beauséjour
MARIE-HÉLÈNE LEBLANC commissaire

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Le mot de la commissaire
« JE RÉSISTE AU QUOTIDIEN »
Alors qu’à travers l’histoire, la notion de résistance fait davantage référence aux conflits, aux guerres et aux combattants; ce même terme est, dans le cadre d’EB5, employé comme mode de création et comme positionnement face à diverses sources d’opposition
qu’elles soient idéologiques, sémantiques et même climatiques. La résistance implique une action et une force, elle ne se fait pas seule, mais en réaction à un élément externe qui suscite une opposition, une prise de position. Dans le contexte d’un projet de création inséré dans l’hiver rimouskois, cette résistance prendra autant de formes qu’il y a d’artistes impliqués dans la cinquième édition d’Espace blanc. Chacun à leur manière, les artistes exploreront la ville enneigée et ses composantes humaines et sociales comme un lieu aux potentialités innombrables pour résister. Par leurs interventions, il y aura positionnement.

L’espace blanc m’apparaît une zone de paix. C’est un lieu de neige, de froid et de tempêtes, mais aussi un espace de résistance : résister aux vents, à la froidure, aux intempéries. Les personnes qui occupent ces espaces ont ceci de particulier, ils ont une aptitude à supporter ces intempéries ; il deviennent résistants.

De la position artistique émerge parfois cette notion de résistance soit par le propos, le médium, la mise en espace ou par la relation entre ces différents éléments. Elle peut se faire individuellement, mais elle a souvent des échos lorsqu’elle est mise de l’avant par un groupe, une collectivité. La résistance abordée par la création d’oeuvres d’art peut se présenter comme un acte de rupture, un acte de mouvement, un acte de contestation, un acte de changement.

L’artiste peut résister au quotidien, par la rupture que l’oeuvre propose, par opposition au déjà-vu, et en créant un bris dans la continuité. La résistance est une forme d’engagement. L’aborder par un projet artistique tel qu’EB5, permet aux artistes de se pencher sur des aspects tant géographique (local, territorial, mondial), social (personnel, relationnel, collectif, politique) que conceptuel (positionnement, engagement, discours, forme). Ce projet est une plate-forme engagée et engageante tant pour Caravansérail, les artistes, la commissaire que la communauté qui y assiste. Fondamentalement, la résistance implique au moins deux forces, deux entités et il va donc de soi que ce projet devient impliquant pour quiconque s’y intéresse ou y participe.

Occuper un territoire, c’est aussi donner à voir un lieu autrement, parce qu’investi différemment de sa fonction d’origine. Aborder la ville de Rimouski, espace urbain en bordure du fleuve, sous l’angle d’un lieu occupé par des artistes qui résistent, permet non seulement à ces artistes, mais également aux passants et aux habitants de re-contextualiser l’endroit où ils se trouvent par la manifestation de leur présence et la prise de possession de cet espace urbain. Initié par Caravansérail, ce projet stimulant tant au niveau des idées que de la pratique, fait naître un sentiment d’appartenance au lieu mais également de curiosité à l’égard des propositions artistiques intégrées dans le quotidien de la ville. Dans cette notion d’occupation du territoire, apparaît une nécessité de s’investir personnellement et collectivement. C’est l’occupation d’un territoire commun, et l’occupation du territoire peut enclencher un mouvement de résistance, cela s’est déjà vu dans l’histoire.

Marie-Hélène Leblanc_____________ est artiste, auteur et commissaire. Parmi ses récents projets notons Objet Indirect Object, co-commissarié avec Steven Loft, de même que Hommes en voie de distinction. Elle travaille sur un projet présentant un corpus d’oeuvres d’Emanuel Licha qui sera présenté à Edmonton, à Saskatoon ainsi qu’au Musée régional de Rimouski en 2012. Marie-Hélène Leblanc produit également des livres d’artiste sur une base régulière. Originaire de Gaspésie, elle vit et travaille à Gatineau.
 
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